Adaptation au Stress, constante quantifiable chez l’adulte en bonne santé
L’Adaptation au Stress. Chez chaque individu les stimuli endogènes et/ou exogènes [les stresseurs (ST)] sont reçus par un ensemble d’organes récepteurs au stress. Ces organes-récepteurs (O.R) sont particulièrement l’hypothalamus, le locus caeruleus et l’ensemble des récepteurs à la réaction immunologique (macrophages, lymphocytes T, certaines cellules des enveloppes cérébrales). Mesurer les effets des ST sur les OR permet, s’il existe une méthode reproductible, d’apprécier notre «système du stress».
Chez 20 adultes normaux (12 femmes et 8 hommes âgés de 18 à 62 ans), nous mesurons 6 hormones : ACTH ; cortisol, déhydroépiandrostérone (DHEA) ; noradrénaline (ND) ; hormone de croissance (GH) ; prolactine (PRL), dans 2 situations.
a) lors d’un stress (le fait de venir à jeun à 7 heures, à l’Hôpital de jour de Bichat) ;
b) au repos, allongé au calme (une heure après l’arrivée à l’hôpital).
Les prélèvements dans les 2 situations sont répétés 2 matinées de la même semaine. 6 à 10 mois plus tard cet ensemble de mesures est à nouveau effectué (temps de stress, temps de repos et ce, 2 fois dans la même semaine). Les résultats (m±sm) comparent, pour chaque hormone, la moyenne des 2 chiffres obtenus dans la semaine initiale à celle obtenue dans la semaine 6 à 10 mois plus tard.
- L’ACTH passe de 13,9 pg/ml (±6,4) en base, à 23,3 (±9,6) sou stress (semaine initiale) ; l’ACTH passe de 13,1 (±6,3) à 23,7 (±10,6) 6 à 10 mois plus tard.
- Le cortisol passe de 285 nmol/l (±112) à 422 (±169) (semaine initiale) ; de 293 (±113) à 440 (±142) (6 à 10 mois plus tard).
- La DHEA de 4,5 ng/ml (±1,1) à 6,2 (±1,4) ; puis de 4,5 (±1,0) à 6,4 (±1,2).
- La ND de 251 ng/l (±140) à 399 (±204) ; puis de 253 (±135) à 385 (±200).
- La GH de 1,0 ng/ml (±0,9) à 5,4 (±3,9) ; puis de 0,9 (±0,7) à 4,8 (±4,1).
- La PRL de 4,9 ng/ml (±2,2) à 8,3 (±4,1) ; puis de 5,0 (±2,5) à 7,9 (±4,2).
La mesure de la réponse à un stresseur simple (d’une intensité comparable aux stresseurs ordinaires de la vie), exprimée au niveau de 6 hormones, est très variable d’un adulte à l’autre, mais reproductible, chez un individu donné en bonne santé et ce, durant au moins un intervalle d’environ 10 mois.
Cette « photo » de notre adaptation aux stress permet la comparaison avec des groupes pathologiques et la mesure de l’effet de différentes thérapeutiques (médicaments, psychothérapie, relaxation).
.
* Hôpital Bichat. ** Institut européen de Recherche en sophrologie et psychothérapie, 75016 Paris J-P RAYMOND*, J. HASSID*, A. MEULEMANS*, T-Y NASSE(*) ** ET A-M RAYMOND**, Hôpital Bichat Paris*, Institut Européen de Recherche en Sophrologie et Psychothérapie, 75016 Paris** Théodore-Yves NASSÉ – Psychanalyste – Sophrologue – Psychologue clinicien